Pour plus d’informations vous pouvez consulter :

Un nouveau Plan Climat pour Saint-Gilles !

La Commune de Saint-Gilles relance son engagement en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique avec un nouveau Plan Climat communal validé en juin 2024.

Quels objectifs ?

Évolutif pour le mieux, l’objectif initial de ce Plan Climat est d’atteindre une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, la neutralité carbone en 2050 et la promotion d’un territoire résilient face aux changements climatiques. Toutefois, récemment, les institutions européennes ont réhaussé cet objectif à 55% pour 2030 et 90% pour 2040, ambition que Saint-Gilles entend bien évidemment relever avec les mises à jour successives de ce plan d’action.

Actuellement, sur base des dernières données fournies par Bruxelles Environnement, les émissions directes de CO2 et indirectes liées à l’énergie de Saint-Gilles ont diminué de 39% depuis 1990.

NB : Les émissions de carbone sont généralement classées en trois catégories, ou « scope » (« périmètre » en anglais) en fonction de leurs origines. Les calculs permis par les données internes et reçues de Bruxelles Environnement permettent pour le moment de calculer les émissions pour les scopes 1 et 2 (les émissions directes et celles indirectes liées à l’énergie). Toutefois, même s’ils donnent une tendance sur l’évolution des émissions, c’est dans le scope 3 que se trouvent la majorité de ces dernières (toutes les émissions indirectes restantes comme les déplacements domicile-travail, les flux de matières entrantes et sortantes, gestion des déchets…). Ainsi, en parallèle d’une réflexion sur une méthode d’Évaluation Environnementale des Budgets (approche financière complémentaire des inventaires GES), un travail d’affinage des inventaire de GES est en cours avec Bruxelles Environnement afin d’intégrer le scope 3 et tendre vers plus d’exhaustivité.

Un Plan Climat axé autour de 7 thématiques :

1/ Énergie et Bâti

Un bâti plus sobre et alimenté d’énergies décarbonées pour toutes et tous : communautés d’énergie, achats groupés, poses de panneaux solaires, remplacement de chaudières, rénovation et isolation thermique des bâtiments, ateliers de sensibilisation aux consommations énergétiques…

Les investissements publics en matière de rénovation du bâti et de requalification urbaine sont des opportunités pour réduire notre empreinte énergétique, améliorer le cadre de vie des habitant·es et agir contre les inégalités environnementales dans les quartiers les plus défavorisés. De plus, pour les secteurs tertiaire et résidentiel (qui concentrent la majorité des consommations d’énergie sur le territoire), le chauffage représente la plus grande part d’utilisation de l’énergie (71% pour le résidentiel et 62% pour le tertiaire) ce qui montre clairement le potentiel de réduction d’émissions lié aux actions de rénovations énergétiques et thermique du bâti.

2/ Mobilité et Qualité de l’air

Un réseau moins polluant avec une place centrale pour les mobilités actives et collectives afin de réduire la pollution atmosphérique et les émissions liées aux transports : mise en sens unique de certaines rues, réaménagement de l’espace public, campagnes de relevés de la qualité de l’air, promotion de l’autopartage, électrification de la flotte de véhicules communale…

Les moteurs à combustion génèrent une grande partie des pollutions atmosphériques et l’ambition du Plan Climat est de remplacer ces mobilités par d’autres plus vertueuses au regard de la santé publique, des émissions de gaz à effet de serre et du cadre de vie des habitants·es. La promotion des transports en commun, l’aménagement d’espaces cyclables et l’apaisement de la circulation sont autant de pistes pour contribuer à ces objectifs.

3/ Alimentation durable

Des circuits d’alimentation respectueux des écosystèmes et favorisant le local, le végétal et les produits de saison : sensibiliser les écoles et les habitants·es, soutenir la labellisation GoodFood, lutte contre le gaspillage alimentaire, promotion de l’agriculture biologique et urbaine…

Notre alimentation constitue un levier considérable pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la réduction des atteintes à l’environnement dans les champs : les repas végétariens sont très nettement moins émetteurs en gaz à effet de serre et la promotion des circuits courts d’agriculture biologique permet de lutter efficacement contre l’érosion des sols des grandes exploitations, l’épandage abusif générateur de pollutions de l’eau, l’utilisation et le stockage irraisonné de cette dernière dans des méga-bassines perturbant drastiquement le cycle de l’eau et accaparant la ressource ou encore le recours à des pesticides nocifs à la santé humaine. Le Plan Climat souhaite alors faire la promotion des systèmes alternatifs à notre modèle agricole actuel, dont la nocivité envers l’environnement est chaque jour plus documentée.

4/ Gestion des déchets

Prévenir les atteintes à l’environnement, recirculariser les flux de matières en favorisant les circuits-courts, la réutilisation, la réparation, la recyclage et le surcyclage : tri sélectif, composts, valorisation, ateliers de sensibilisation…

La valorisation, la réutilisation ou le surcyclage permettent d’éviter des émissions de CO2 en rendant inutile la production d’un objet de remplacement à l’objet réparé. En effet, réparer sa roue de vélo, sa bouilloire ou encore sa radio dans un RepairCafé permet d’éviter d’en produire une nouvelle ! Le Plan Climat entend faire la promotion de ces circuits de valorisation pour agir, autant que possible, sur ces sources d’émissions de CO2. Dans le même esprit, le Plan Climat souhaite faire la promotion des contenants réutilisables sur les marchés, des donneries et des déchetteries mobiles ou encore de la réduction de l’utilisation de sacs plastiques dans les commerces.

5/ Nature en ville

Donner de meilleures conditions d’existence à la biodiversité dans l’espace urbain et favoriser les îlots de fraîcheur en donnant une plus grande présence au végétal : façades et toitures végétalisés, aménagements de pieds d’arbres, pose de nichoirs et de ruches pour abeilles sauvages, chantiers de déminéralisation…

L’intégration systématique de plantation d’arbres, de petite végétation ou d’enherbement dans les opérations de requalification urbaine permet davantage de lutter contre les îlots de chaleur urbain que de séquestrer du carbone. Il s’agit d’un enjeux fort pour créer une ville agréable à vivre pour la seconde moitié du 21ème siècle. De façon non-négligeable s’ajoute aussi le fait que ces aménagements constituent de nouveaux habitats pour la biodiversité et offrent à penser des couloirs écologiques en milieu urbain pour cette dernière.

6/ Gestion de l’Eau

Assurer la prévention des risques dans les zones les plus exposées aux inondations, rafraîchir l’espace urbain et offrir de nouveaux refuges à la biodiversité : maillage citerne, installations de fontaines, création de noues…

Davantage attachée à l’adaptation du territoire aux conditions climatiques futures, cette partie du Plan Climat vise avant tout à rendre sa liberté à l’eau autant que possible, développer sa présence dans l’espace urbain pour favoriser les îlots de fraîcheur et la rendre disponible pour la biodiversité.

7/ Gouvernance

Décloisonner la politique climatique communale en proposant de nouvelles instances de consultation et de co-construction : consultations citoyennes en ligne et dans les écoles, constitution d’un collectif saint-gillois sur les enjeux climatiques, suivi transparent de l’avancement des politiques via de l’affichage en ligne.

L’objectif de cette partie du Plan Climat est de rendre possible sa critique constructive et de faire la promotion d’une démocratie la plus participative possible au sujet politiques climatiques locales. Les expertises citoyennes sont nombreuses et devraient être entendues pour ce qu’elles amènent en termes de techniques scientifiques mais aussi d’analyses sensibles du territoire. À l’instar des cartographies participatives brodées qui avaient été réalisées avec les habitants·es, ces ressentis aident à comprendre la perception du territoire par ces derniers·ères et nourrissent la priorisation des actions à mettre en place.

Un Plan Climat co-construit avec les citoyens·nes, les services communaux et régionaux :

Des campagnes de participation citoyenne :

  • CitizenLab : enquête en ligne et intégration des idées citoyennes dans le Plan Climat.
  • Conseil des Acteurs Clés pour le Climat de Saint-Gilles – CACC – : création d’un collectif d’acteurs·rices saint-gillois·es dédié aux enjeux climatiques et à l’analyse critique du Plan Climat.
  • KinderKlimaatRaad : recommandations des enfants lors de séances de sensibilisation.

Mais aussi :

  • Une étude de vulnérabilité du territoire réalisée en partenariat avec le Centre d’Écologie Urbaine mettant en relief les inégalités environnementales à Saint-Gilles : du fait de leur composition urbanistique (manque de végétalisation ou d’accès à des parcs publics, forte exposition au trafic routier, proximité aux cours d’eau, forte minéralisation et densité de population…) ou sociale (revenus moins élevés, taux de chômage élevé, plus grand pourcentage d’ayant-droit à l’intervention majorée…) certains quartiers de Saint-Gilles concentrent la majorité des risques climatiques qu’il s’agit de résorber pour lutter contre le dérèglement climatique et en faveur de la justice environnementale. Cette dimension sociale du Plan Climat est activement défendue activement par une priorisation des zones les plus exposées.
  • L’expertise de l’ensemble des services communaux : pour la création du Plan Climat les services apportent leurs compétences respectives. Ces expertises très diverses permettent d’intégrer plus de transversalité (faire des ponts entre les différents champs de l’action communale pour plus de cohérence et d’efficacité) en intégrant les enjeux climatiques dans la construction des projets communaux.

Atténuation et Adaptation :

Les actions du Plan Climat peuvent être vues sous l’angle de deux notions clefs essentielles à la bonne mise en œuvre des politiques climatiques : atténuation et adaptation.

Les actions d’atténuation du réchauffement climatique :

  • Elles visent la réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de limiter l’ampleur du réchauffement en cours et à venir.

Quelques exemples :

  • Mieux isoler les logements pour en réduire les consommations énergétiques et donc les émissions de carbone liées à l’utilisation d’énergie ;
  • Favoriser les mobilités actives comme lors du Vollenbike, les voitures électriques via l’installation de bornes de recharge ou encore la gestion raisonnée de la circulation comme dans le cadre du quartier apaisé Parvi(S) ou réaménagement de l’avenue du Parc ou de la rue Moris ;
  • Relocaliser la production d’énergie via des installations de panneaux solaires comme dans le cadre des communautés d’énergie implantées sur le territoire ou les concessions d’installation de panneaux photovoltaïques sur les établissements publics ;
  • Intégrer une offre de repas végétarien dans les menus des cantines scolaires et sensibiliser sur l’impact carbone de notre alimentation (notamment la consommation de viande rouge).

Les actions d’adaptation au réchauffement climatique :

  • Elles visent quant à elles à modeler le territoire de sorte à le rendre plus résilient, viable et agréable face aux changements inévitables, déjà en cours ou à venir.

Quelques exemples :

  • Végétalisation de l’espace public et des cours d’écoles pour lutter contre les effets d’îlot de chaleur urbain,
  • Déminéralisations pour améliorer l’infiltration des eaux de pluie en cas de fortes précipitations,
  • Installation de fontaines à eau pour le confort d’été et l’accès à cette ressource pour toutes et tous,
  • Isolation des bâtiments pour le confort thermique d’été

Via les nombreuses actions inscrites dans le Plan Climat (plus d’une centaine), la Commune souhaite poursuivre ses efforts en la matière et accompagner le territoire dans la réduction des émissions de GES et son adaptation aux conditions climatiques futures. Enfin, en insistant sur la nécessaire réduction des inégalités environnementales le Plan Climat Saint-gillois aspire aussi à concilier approches sociales et environnementales, humaine et non-humaine.

Mais aussi :
∴ Les mesures prises par Saint-Gilles et leur évolution peuvent être suivies sur Stgilles.futureproofed.com. (mise à jour prévue à l’automne 2024).
∴ La Plateforme Citizenlab : lisez notre article.
∴ En 2022 4 écoles primaires néerlandophones ont participer au KlimaatKinderRaad. Un groupe de représentant des élèves de 5ème année a été informé sur les grands enjeux climatiques. Ils ont élaboré une liste de pistes d’actions.
∴ Vous souhaitez vous informer sur les changements climatiques ? Réfléchir en groupe à des solutions ? Participez à une fresque du climat : des ateliers sont régulièrement organisés à la MaisonEcoHuis. N’hésitez pas non plus à nous faire vos demande d’animations de fresques du climat. Infos : maisonecohuis@stgilles.brussels
∴ Pour impliquer les entreprises, associations, commerces, …dans le plan climat un Conseil des Acteurs Clé pour le Climat s’est réuni plusieurs fois en 2023 et 2024. Si vous souhaitez le rejoindre avec votre organisation, contactez-nous !

Quelques ressources pour vous informer davantage:
Bruxelles Environnement / Climat
Comprendre le réchauffement climatique en 4 minutes – Le Monde
Le Dessous des cartes d’Arte – Climat : le dérèglement c’est maintenant !
Comment limiter le réchauffement climatique à 1,5°C – Brut